La liberté a toujours un prix…
Fabrice GUEZ
Consultant
Date : 05 octobre 2022

Et les Britanniques en font l’expérience depuis que le Brexit est devenu réalité. Boris Johnson était entré au 10 Downing Street en juillet 2019 avec une promesse : les sceptiques et les pessimistes allaient à nouveau se tromper et son leadership ferait du Brexit un succès, ravivant une économie bloquée par les divisions sur l’Europe.

Trois ans plus tard, la pilule est dure à avaler.

 

Trois ans plus tard, il quitte le pouvoir avec un pays sous le choc d’une implosion politique et une économie au bord de la récession. Les nouveaux sujets de Charles III n’ont récolté qu’une croissance anémique, des envies d’indépendance en Irlande du Nord et en Ecosse, des pénuries de main-d’œuvre et d’approvisionnement, des complications douanières à foison.

 

Comprendre la crise anglaise en 3 chiffres clés :

 

1/ L’inflation

L’inflation a atteint 10,1% en juillet 2022 atteignant son plus haut niveau depuis 1982.

2/ La devise

La devise a atteint son plus bas niveau historique à 1,03 USD pour un GBP. Plus bas niveau historique et – 25% depuis le début 2022.

 

3/ Les taux

Le taux du 30 ans anglais a atteint un niveau de 5% dans le courant de la dernière semaine de septembre 2022, soit le plus haut niveau depuis 2002 avant de reculer grâce à l’intervention massive de la Banque d’Angleterre et à l’annonce du gouvernement de la mise en place des plus importantes réductions d’impôts depuis 1972.

 

 

En conséquence :

  • La livre s’est effondrée à son plus bas niveau historique face au dollar,
  • Le coût de l’assurance de la dette publique britannique contre le risque de défaut (le CDS) a grimpé au plus haut depuis 2016,
  • La Banque d’Angleterre a été forcée d’intervenir au milieu des inquiétudes concernant les fonds de pension du pays.

 

Ce qui se passera ensuite déterminera la profondeur de la récession imminente. Le cœur de cette question est de savoir si l’administration de Liz Truss, datant de trois semaines, peut restaurer sa crédibilité auprès des investisseurs.

 

Mais la Grande-Bretagne est ainsi aujourd’hui dans une crise financière qu’elle s’est auto-infligée.

 

Cette crise menace d’accélérer la plongée de l’économie dans la récession – et le nouveau Premier Ministre du pays subit une pression intense quelques semaines seulement après son entrée au 10 Downing.

 

Le mini-budget du vendredi 30 septembre a mis en évidence les inquiétudes à court terme des investisseurs concernant les réductions d’impôts non financées à un moment où l’inflation atteint un sommet proche de quatre décennies ainsi que l’incapacité de la Banque d’Angleterre à contenir la hausse des prix.

 

Il a mis l’accent sur leurs craintes de longue date concernant la Grande-Bretagne, son déficit de compte courant, ses relations conflictuelles avec son partenaire commercial le plus proche et, surtout, la méfiance à l’égard des promesses des politiciens successifs.