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Comprendre et appliquer les critères ESG selon les normes AMF : le guide essentiel de la finance durable 2025

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Table des matières

Face à l’urgence climatique, aux attentes croissantes des citoyens et aux évolutions réglementaires, la finance ne se limite plus à une analyse strictement économique des projets. La finance durable s’impose comme une approche intégrée, prenant en compte les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Elle modifie le rôle des investisseurs et des régulateurs tout en transformant les pratiques financières. Cette évolution vise à orienter les flux de capitaux vers des modèles plus durables, alliant performance financière et impact positif. Dans ce contexte, l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) occupe une place clé en établissant les normes et exigences pour les acteurs du marché français, en particulier via la certification AMF et la certification AMF Finance Durable.

Les fondamentaux de la finance durable et ESG

Critères ESG, notion d’investissement responsable, rôle de l’AMF… Voici tous les principes fondamentaux de la finance durable.

Qu’est-ce que les critères ESG : définition

Ce concept trouve son origine dans les travaux de John Elkington qui, en 1998, publie « The Triple Bottom Line ». Il explique qu’une entreprise devrait prendre en compte les trois P : People, Planet, Profit. Cette vision modernisée conduit à l’émergence de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance sur lesquels reposent aujourd’hui les principes d’investissement responsable.

Les critères ESG désignent un ensemble d’indicateurs extra-financiers utilisés pour évaluer la performance d’un acteur économique au regard de trois dimensions clés. Environnement (E), Social (S) et Gouvernance (G). Contrairement aux indicateurs financiers traditionnels, ces critères prennent en compte l’impact global de l’activité sur la société et l’environnement.

Bon à savoir : L’intégration des critères ESG dans les processus de décision vise ainsi à favoriser des pratiques plus durables, à limiter les risques réputationnels et juridiques, et à améliorer la résilience des entreprises face aux changements structurels. Aujourd’hui, les agences de notation extra-financière, les investisseurs et les régulateurs se basent de plus en plus sur ces indicateurs pour guider leurs choix. Ils permettent également d’éviter le greenwashing, en exigeant des preuves concrètes des engagements annoncés.

Quels sont les trois piliers fondamentaux des critères ESG ?

Ces critères ESG reposent sur trois grands axes qui structurent l’approche de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) : l’environnement, le social et la gouvernance. Ces dimensions sont devenues essentielles pour les organisations, car elles permettent aux investisseurs d’évaluer la performance extra-financière d’une entreprise, c’est-à-dire sa capacité à concilier rentabilité économique et impact environnemental.

Le critère environnemental

Ce premier pilier se concentre sur la manière dont une entreprise interagit avec son environnement et s’inscrit dans une logique de développement durable. Il prend en compte les effets, directs ou indirects, de ses activités sur la planète. Plusieurs indicateurs permettent d’évaluer cette dimension :

  • La gestion des déchets et les dispositifs mis en place pour favoriser leur recyclage ;
  • Les efforts réalisés pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre, notamment par la transition vers les énergies renouvelables et l’amélioration de la consommation énergétique ;
  • La mise en œuvre de mesures préventives face aux risques environnementaux, comme les marées noires ou les pollutions industrielles ;
  • Le respect des écosystèmes et la préservation de la biodiversité.

À retenir : L’engagement environnemental est ainsi jugé selon la capacité d’une entreprise à limiter son empreinte écologique tout en adaptant ses pratiques aux exigences climatiques actuelles.

Le critère social

Ce second pilier mesure l’impact de l’entreprise sur l’ensemble de ses parties prenantes : salariés, clients, fournisseurs, partenaires sociaux ou encore communautés locales. Fondé sur les principes des droits humains, de santé publique et d’inclusion, il évalue entre autres :

  • Le respect des droits des travailleurs, selon les normes établies par l’Organisation internationale du travail (OIT) ;
  • L’équité salariale et la juste rémunération ;
  • La qualité du dialogue social au sein de l’entreprise, y compris dans la chaîne d’approvisionnement impliquant sous-traitants et partenaires ;
  • Les politiques de diversité et d’inclusion, notamment en matière de parité et d’intégration des personnes en situation de handicap ou issues de minorités.

À retenir : Ce critère met donc en lumière la capacité d’une entreprise à instaurer un climat de travail éthique, sain et inclusif, tout en contribuant positivement à son écosystème social.

Le critère de gouvernance

Le troisième pilier des critères ESG concerne les mécanismes de pilotage et de prise de décision au sein de l’entreprise. Il vise à évaluer la solidité des structures de gouvernance et leur aptitude à assurer une gestion transparente, responsable et conforme à la réglementation. Plusieurs éléments sont généralement examinés :

  • Les politiques internes de lutte contre la corruption et les conflits d’intérêts ;
  • La clarté et la transparence sur la rémunération des dirigeants ;
  • L’existence d’un comité indépendant chargé de l’audit et du contrôle des comptes ;
  • La structure de gouvernance, notamment l’indépendance entre la direction exécutive et le conseil d’administration ;
  • La manière dont sont entretenues les relations avec les actionnaires, ainsi que leur implication dans les décisions stratégiques.

À retenir : Ce pilier garantit que l’entreprise agit dans un cadre clair, équitable et contrôlé, au bénéfice de toutes ses parties prenantes.

Bon à savoir : quelle est la différence entre RSE et ESG ?
La RSE, ou Responsabilité Sociétale des Entreprises, correspond à une démarche volontaire par laquelle une organisation intègre des enjeux sociaux, environnementaux et de gouvernance dans ses activités. Elle reflète l’engagement global de l’entreprise à agir de manière responsable.
Les critères ESG, quant à eux, servent de référentiel d’évaluation utilisé par les investisseurs et les acteurs économiques. Ils permettent d’analyser la performance extra-financière d’une organisation dans une logique de finance durable et d’investissement responsable.

L’évolution de l’investissement durable ou responsable

L’investissement durable ou responsable a fortement évolué ces dernières décennies, passant d’une approche centrée sur l’exclusion sectorielle à une intégration complète des critères (ESG) dans les décisions financières. Cette transformation est appuyée par des règles importantes au niveau européen. La directive NFRD de 2014 a été la première étape. Elle a été remplacée par la CSRD, qui étend les obligations de transparence extra-financière à plus d’entreprises. Ces règles renforcent la fiabilité et la comparabilité des données ESG. Elles s’appuient sur des normes standardisées, comme les ESRS.

Parallèlement, le marché des produits financiers durables s’est développé avec l’essor des fonds ESG, des obligations vertes et des placements à impact, répondant à une demande croissante d’investisseurs soucieux d’allier performance économique et responsabilité sociétale.

Cependant, des défis restent à relever, notamment la lutte contre le greenwashing et l’harmonisation des standards. Ils poussent les régulateurs, comme l’AMF, à renforcer la supervision, la formation et l’évolution des règles pour garantir plus de transparence et un réel impact sur les objectifs climatiques et sociaux.

Le rôle central de l’AMF dans la finance durable

L’Autorité des marchés financiers (AMF) joue un rôle central dans la transition vers une finance durable en France. Depuis 2018, elle s’impose comme une pionnière parmi les régulateurs européens. Pour structurer cette transformation, elle a créé une unité dédiée à la stratégie et finance durable ainsi qu’une Commission Climat et Finance Durable. Cette commission réunit des experts de secteurs variés afin d’assurer une gouvernance cohérente et prospective.

L’AMF garantit la qualité et la fiabilité des informations extra-financières et climatiques diffusées par les entreprises et sociétés de gestion. Elle veille au respect des cadres réglementaires européens, notamment la directive CSRD, les normes ESRS et le règlement Taxonomie. Elle supervise rigoureusement les fonds ESG et ISR pour assurer la cohérence entre communication officielle et pratiques réelles. Cela contribue à la lutte contre le greenwashing.

En collaboration avec l’ACPR, l’AMF surveille les engagements climatiques des acteurs financiers, en particulier dans les secteurs à risque comme les énergies fossiles. Elle accompagne les professionnels et les investisseurs avec des ressources pédagogiques, des guides pratiques et une certification obligatoire en finance durable depuis 2022-2023.Sur le plan européen et international, l’AMF agit en coordination avec l’ESMA, l’EFRAG, l’ISSB et la Commission européenne. Elle participe activement à l’élaboration et à l’harmonisation des réglementations en finance durable. Elle promeut aussi une meilleure régulation des fournisseurs de données et des notations ESG. Cela contribue à rendre le secteur financier français plus transparent, fiable et responsable.

Le cadre réglementaire pour les PSI (Prestataires de Services d’Investissement)

Les PSI doivent intégrer les considérations ESG dans leur processus de conseil, de gestion et d’allocation d’actifs. Depuis août 2022, les conseillers financiers sont tenus de recueillir les préférences de leurs clients en matière de durabilité, dans le cadre de l’évaluation d’adéquation prévue par MiFID II. Cette évolution impose aux acteurs de disposer de produits adaptés, de former leurs équipes et de documenter leurs démarches ESG de façon rigoureuse.

En parallèle, les sociétés de gestion doivent classifier leurs fonds selon les articles 6, 8 ou 9 du règlement SFDR, selon leur niveau d’ambition en matière de durabilité. Ce cadre impose une transparence accrue, mais aussi une évolution des méthodes de reporting, des outils d’analyse et de l’engagement actionnarial.

Bon à savoir : Le règlement SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation) classe les produits financiers selon leur degré d’engagement en matière de durabilité :

  • Article 6 : produits sans objectif ESG, mais transparents sur les risques de durabilité.
  • Article 8 : produits promouvant des caractéristiques ESG.
  • Article 9 : produits à visée d’investissement durable et impact mesurable.

La doctrine AMF 2020-03 et ses mises à jour

L’Autorité des marchés financiers (AMF) a mis à jour sa doctrine DOC-2020-03, qui encadre les données indiquées par les placements collectifs intégrant des critères extra-financiers. Cette révision élargit le périmètre d’application aux fonds européens d’investissement à long terme (ELTIF), qu’ils soient français ou étrangers, lorsqu’ils sont proposés à une clientèle non professionnelle en France.

Cette doctrine précise les obligations de transparence en matière d’approches extra-financières dans les documents règlementaires (DICI, prospectus) et commerciaux. Jusqu’à présent, seuls les ELTIF domiciliés en France étaient concernés. Désormais, la mise à jour inclut aussi les ELTIF étrangers.

Cette extension s’inscrit dans le prolongement de la révision du règlement européen ELTIF, entré en vigueur le 10 janvier 2024. Elle vise à harmoniser les exigences de communication extra-financière, quel que soit le statut juridique ou la provenance du fonds. L’objectif est de garantir une information claire, homogène et fiable à l’intention des épargnants français.

Les nouvelles orientations ESMA 2025

L’ESMA (Autorité européenne des marchés financiers) joue un rôle central dans l’encadrement des marchés européens, notamment en matière de finance durable. Elle élabore des normes communes pour garantir la transparence, la stabilité et la résilience des marchés financiers de l’Union européenne. Dans ce cadre, elle émet régulièrement des orientations que les autorités nationales, comme l’AMF en France, doivent appliquer.

En 2025, l’ESMA a publié une mise à jour de ses orientations relatives aux scénarios de simulation de crise appliqués aux fonds monétaires, conformément à l’article 28 du règlement (UE) 2017/1131. Ces orientations définissent les paramètres à utiliser pour évaluer la résistance des fonds à différents chocs de marché. Elles doivent être actualisées chaque année afin de refléter l’évolution des conditions économiques et financières. La dernière version, diffusée le 24 février 2025, introduit notamment des ajustements tenant compte du contexte de fin 2024 : réduction des écarts de crédit des obligations d’entreprise et atténuation des chocs de liquidité sur les obligations souveraines.

En réponse à cette actualisation, l’AMF a mis à jour sa position DOC-2018-05 afin d’intégrer ces nouveaux paramètres dans la réglementation française. À partir du 30 juin 2025, les gestionnaires de fonds monétaires devront utiliser ces paramètres actualisés dans leurs rapports trimestriels lorsque l’encours dépasse 100 millions d’euros.

Pour les autres fonds, le reporting reste annuel. Ces données sont d’abord transmises à l’AMF, qui les relaie ensuite à l’ESMA.

La Certification AMF et intégration de la durabilité

Créée en 2010 par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), la certification AMF atteste d’un socle minimal de connaissances exigé des professionnels occupant certaines fonctions clés dans le secteur financier. Ce sont entre autres les conseillers en investissements financiers, les gérants, les responsables de conformité, etc. Elle vise à garantir la compétence des acteurs opérant sur les marchés financiers, au service d’une meilleure protection des investisseurs.

Avec l’évolution des enjeux liés à la finance durable, la certification intègre désormais la prise en compte des critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) dans la formation des professionnels. L’objectif est d’assurer que les décisions financières ne se fondent plus uniquement sur des critères de performance économique, mais tiennent également compte des impacts sociaux et environnementaux des investissements.

Les professionnels certifiés doivent ainsi :

  • Comprendre l’influence des facteurs ESG sur les entreprises ;
  • Intégrer ces critères dans leur analyse et leurs recommandations ;
  • Dialoguer avec les entreprises pour améliorer leurs pratiques ;
  • Rendre compte de manière transparente de l’intégration de ces principes.

Certification AMF Finance Durable

Face à la montée en puissance de la finance durable et aux attentes croissantes en matière d’éthique et de responsabilité environnementale, un module spécifique AMF Finance Durable a été lancé en 2021. Ce module, complémentaire à la certification AMF classique, permet d’approfondir les connaissances sur les enjeux ESG et la réglementation associée.

Il s’adresse principalement aux professionnels en contact avec la clientèle (conseillers, vendeurs) afin de leur permettre d’orienter les investisseurs vers des produits adaptés à leurs préférences de durabilité.

Qui est concerné ?

L’examen AMF ou la validation / vérification interne par l’employeur est obligatoire pour :

  • Les candidats exerçant pour un prestataire de services d’investissement (PSI), dont les vendeurs, gérants, analystes, négociateurs, RCCI/RCSI, etc.
  • Les conseillers en investissements financiers (CIF), notamment les personnes physiques exerçant à titre individuel ou au sein d’une société agréée.

Les objectifs de la certification

La certification vise à fournir un socle de connaissances commun sur :

  • Le cadre institutionnel de la finance durable ;
  • Les méthodologies d’analyse extra-financière ;
  • Les caractéristiques des produits durables proposés aux épargnants.

Elle aide à mieux comprendre les produits verts ou responsables, leur fonctionnement, leur réglementation, et les attentes des clients en matière de durabilité.

Le programme et les compétences évaluées

Le programme couvre cinq thématiques principales :

  1. Les notions clés de la finance durable ;
  2. Le cadre réglementaire français et européen ;
  3. Les enjeux ESG pour les entreprises et autres acteurs ;
  4. Les approches extra-financières en gestion d’actifs ;
  5. La commercialisation des produits financiers durables.

Les compétences évaluées incluent :

  • Réglementation financière : connaissance des textes en vigueur et capacité à les appliquer.
  • Produits et instruments financiers : compréhension du fonctionnement, des risques et des avantages des produits.
  • Gestion des risques et évaluation des performances : capacité à évaluer les risques financiers et non financiers.
  • Éthique professionnelle : respect des obligations envers les clients, transparence, équité.

AMF Finance Durable : Le processus d’obtention et modalités pratiques

Pour obtenir la certification AMF Finance Durable :

  • Suivre une formation auprès d’un organisme reconnu et certificateur tel que First Finance;
  • Passer l’examen sous forme de QCM de 60 questions avec une seule réponse possible, avec un taux de réussite requis de 80 %, base de questions mises à jour régulièrement (tous les 6 mois)

Application des critères ESG aux fonds d’investissement

L’intégration des critères ESG dans les pratiques d’investissement nécessite une approche méthodologique rigoureuse, tant pour les entreprises que pour les gestionnaires de fonds.

La classification des fonds selon l’AMF

La classification des fonds selon l’AMF repose sur leur forme juridique, leur régime réglementaire et, de plus en plus, sur leur orientation ESG.

Deux grandes familles coexistent :

  • Les OPCVM (Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières), régis par la directive européenne UCITS et harmonisés au sein de l’Union ;
  • Les FIA, encadrés par la directive AIFM, qui bénéficient d’une plus grande souplesse stratégique, mais sont soumis à un cadre de transparence plus exigeant.

Ces organismes de placement collectif (OPC) peuvent adopter différentes formes juridiques et proposer diverses catégories de produits. Les SICAV (Sociétés d’Investissement à Capital Variable) sont des sociétés anonymes : l’investisseur détient des actions et bénéficie d’un droit de vote en assemblée générale.

À l’inverse, les FCP (Fonds Communs de Placement) sont des copropriétés de valeurs mobilières sans personnalité morale : les porteurs de parts ne disposent pas de droits de vote.

Parmi les FIA agréés par l’AMF, certains sont accessibles aux particuliers et spécialisés dans le capital-investissement :

  • Les FCPR (Fonds Communs de Placement à Risques), investis à 50 % minimum dans des sociétés non cotées.
  • Les FCPI (Fonds Communs de Placement dans l’Innovation), orientés vers les entreprises innovantes à hauteur de 70 %
  • Et les FIP (Fonds d’Investissement de Proximité), investis à 70 % dans des PME régionales. Ces fonds sont illiquides pendant la durée de vie du produit, souvent de 8 à 10 ans, et présentent un risque élevé. Leur fonctionnement est encadré par un règlement et un DICI (document d’information clé pour l’investisseur).

Bon à savoir : D’autres formes existent comme les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) et les organismes de placement collectif immobilier (OPCI) pour l’immobilier. Les sociétés d’épargne forestière (SEF) pour l’investissement forestier et les sociétés d’investissement à capital fixe (Sicaf) en font aussi partie. S’ajoutent à cela les fonds de fonds alternatifs ou encore les fonds d’épargne salariale (FCPE, SICAVAS).

Les normes AMF pour les fonds durables

Dans un souci de protection des investisseurs et de lutte contre le greenwashing, l’AMF encadre rigoureusement la présentation des fonds qui se revendiquent durables. Cette vigilance repose sur plusieurs piliers réglementaires européens et nationaux, dont :

  • Le règlement SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation – UE 2019/2088) ;
  • Les directives MIFID II, OPCVM, AIFM ;
  • Et les articles du Code monétaire et financier ainsi que du règlement général de l’AMF.

L’objectif est clair : garantir une information claire, honnête et non trompeuse. Les documents publicitaires et précontractuels doivent refléter fidèlement les caractéristiques ESG du fonds, sans exagérer leur portée. La cohérence entre la stratégie de gestion, les objectifs environnementaux ou sociaux affichés, et les outils d’évaluation utilisés est désormais incontournable.

Les obligations de transparence

Le document AMF de juillet 2024 rappelle que la transparence est essentielle dans la communication des fonds thématiques durables pour protéger les investisseurs, en particulier les particuliers, contre le greenwashing. La position-recommandation AMF 2020-03 impose que seules les communications basées sur des objectifs extra-financiers mesurables et significatifs soient mises en avant.

Les obligations de transparence comprennent une information complète et équilibrée, l’affichage clair d’avertissements en cas de non-conformité, ainsi que la cohérence entre communication et engagements réels du fonds. Les distributeurs ont aussi une responsabilité importante pour garantir la clarté et la conformité des informations.

Cette transparence est par ailleurs renforcée par les règlements européens SFDR et Taxonomie, qui exigent la publication de politiques ESG, d’indicateurs d’impact et d’informations précontractuelles adaptées à chaque fonds.

L’intégration des critères ESG dans la gestion

La doctrine AMF 2020-03, régulièrement mise à jour, fixe les attentes en matière de communication ESG. Elle renforce le principe de proportionnalité entre le discours marketing et la réalité de l’intégration ESG dans la stratégie du fonds.

Ainsi, plus une société de gestion valorise l’ESG dans sa communication, plus elle doit justifier :

  • L’utilisation d’indicateurs précis et mesurables ;
  • L’existence d’une méthodologie rigoureuse ;
  • Et l’engagement contractuel des objectifs annoncés.

Les sociétés de gestion étrangères, dont les fonds sont distribués en France, doivent également se conformer à cette exigence de cohérence. L’AMF appelle ainsi à une vigilance renforcée dans l’analyse des fonds ESG, quel que soit leur pays d’origine.

Formations et accompagnement des professionnels

Pour accompagner cette transformation, de nombreuses formations spécialisées ont été mises en place à destination des professionnels de la finance (gérants, distributeurs, analystes, auditeurs). Ces parcours permettent de développer les compétences nécessaires à une gestion durable et conforme aux normes européennes :

  • Dette verte : produits, mécanismes et utilisation

Cette formation explore les mécanismes de la finance par obligations vertes (green bonds). Elle aide à comprendre leur structure, leur cadre réglementaire, leur mode de sélection des projets financés et les critères de suivi et de reporting environnemental.

  • Finance durable : labels, standards, benchmarks et réglementation, green claims

Elle décrypte les principaux référentiels utilisés dans l’univers de l’investissement responsable : labels ISR, Greenfin, LuxFLAG, mais aussi indices de durabilité, critères de sélection ESG et contraintes de conformité. Une attention particulière est portée aux exigences du règlement SFDR et aux données utilisées pour justifier les engagements ESG.

  • Finance verte et climatique : enjeux, stratégies d’investissement et outils d’analyse

Destinée aux gestionnaires de portefeuille et analystes ESG, cette formation vise à articuler une stratégie d’investissement alignée avec les objectifs climatiques. Elle combine des outils pratiques (notations extra-financières, scénarios carbone, alignement taxonomique) avec une compréhension fine des risques climatiques et des opportunités liées à la transition écologique.

Ces dispositifs visent à renforcer la culture ESG au sein des établissements financiers, afin d’éviter les dérives de communication et de garantir une qualité réelle des fonds durables proposés aux épargnants.

Pour les entreprises (hors PSI) – L’application des critères ESG

L’intégration des critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) n’est plus un simple levier de communication ou un acte volontaire. Elle s’impose désormais comme une obligation réglementaire croissante qui transforme en profondeur la stratégie et le pilotage des entreprises. Au-delà d’un enjeu de conformité, cette évolution reflète une attente forte des parties prenantes (investisseurs, régulateurs, clients, collaborateurs). Ces dernières s’intéressent notamment à la responsabilité sociétale des entreprises et à leur capacité à créer de la valeur durable.

Les exigences de reporting extra-financier

Chaque année, l’ESMA, relayée par l’AMF, définit des priorités pour améliorer le reporting extra-financier des sociétés cotées. En 2023, l’accent est mis sur la conformité au règlement Taxonomie. Les entreprises doivent préciser leurs activités durables, détailler leurs investissements liés à la transition écologique et expliquer clairement leur méthodologie.

Elles doivent aussi publier des objectifs climatiques concrets, décrire leurs actions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et rendre compte des avancées. L’attention porte notamment sur les émissions indirectes (scope 3), avec une exigence de transparence sur leur calcul.

L’AMF soutient ces recommandations. La directive CSRD vient renforcer le cadre en élargissant le nombre d’entreprises concernées et en imposant des normes européennes harmonisées. Les sociétés doivent ainsi améliorer leurs dispositifs internes pour assurer la qualité et la fiabilité des données publiées.

L’évaluation de la performance ESG 

L’évaluation ESG repose sur des indicateurs de performance clés (KPI), qui permettent d’objectiver les efforts et résultats des entreprises en matière de durabilité et de constituer des  stratégies d’investissement responsable. Ces indicateurs couvrent les trois piliers ESG :

Environnement

L’environnement inclut :

  • Émissions de GES : Scopes 1 (directes), 2 (indirectes via énergie), 3 (chaîne de valeur élargie) ;
  • Consommation d’eau et d’énergie ;
  • Utilisation de matières premières durables ;
  • Gestion des déchets et de la biodiversité.

Social

Le social englobe :

  • Taux de rotation du personnel ;
  • Absentéisme et bien-être au travail ;
  • Égalité professionnelle et inclusion ;
  • Dialogue social et formation continue.

Gouvernance

La gouvernance comprend :

  • Composition du conseil d’administration (diversité, indépendance) ;
  • Éthique des affaires (lutte contre la corruption, le changement, respect des droits humains) ;
  • Politique de rémunération alignée sur la performance durable.

Bon à savoir : La notation ESG est généralement réalisée par des agences spécialisées telles que MSCI, ISS, Vigeo Eiris ou Ethifinance, selon des méthodologies sectorielles rigoureuses. Ces notations influencent l’accès aux financements, la valorisation boursière, les plans d’actions et d’investissement, les décisions des investisseurs responsables.

La communication des données ESG aux investisseurs

La communication des données ESG aux investisseurs représente un enjeu majeur pour garantir la transparence et la fiabilité des informations financières durables.

L’étude menée par l’Autorité des marchés financiers (AMF) en juillet 2024 souligne que cette communication doit être claire, exacte et non trompeuse. Conformément aux exigences réglementaires européennes et à la doctrine AMF 2020-03. Or, l’analyse d’un échantillon de fonds thématiques durables révèle des inadéquations fréquentes entre les engagements contractuels des fonds, la qualité des données ESG utilisées, et les messages transmis aux investisseurs. Ces écarts exposent à un risque accru d’écoblanchiment, notamment dans le cas de fonds non agréés par l’AMF et commercialisés en France.

L’étude insiste sur la nécessité d’adopter des approches robustes et mesurables, basées sur des cadres reconnus comme la taxonomie européenne. Cela afin d’assurer une communication proportionnée à l’impact réel des critères ESG intégrés dans la gestion des fonds.

Par ailleurs, les distributeurs et sociétés de gestion doivent exercer. L’objectif est d’assurer une vigilance renforcée pour garantir que les informations extra-financières diffusées reflètent fidèlement la stratégie d’investissement durable, en intégrant les limites méthodologiques inhérentes à ces données.

Ainsi, la communication ESG aux investisseurs doit évoluer vers une rigueur accrue pour renforcer la confiance et éviter les risques d’information trompeuse.

Formation et accompagnement des professionnels : monter en compétence face aux nouvelles normes

Face à l’ampleur des transformations réglementaires liées à la CSRD, la SFDR et la taxonomie européenne, il devient crucial pour les entreprises d’investir dans la montée en compétence de leurs équipes. Ces évolutions imposent non seulement une compréhension approfondie des cadres ESG, mais aussi la capacité à intégrer ces exigences dans la stratégie et la gestion opérationnelle. Les formations certifiantes jouent un rôle clé pour accompagner cette transition, en dotant les professionnels des savoir-faire nécessaires pour maîtriser les enjeux réglementaires, assurer une communication fiable aux investisseurs et construire des démarches durables robustes.

Certificat “Manager la Transition Durable” – Mines Paris PSL

  • Objectif : Former des professionnels capables d’élaborer une stratégie de durabilité alignée sur les objectifs climatiques, réglementaires et sociaux.
  • Public : Managers, responsables RSE, directions générales.
  • Apports :
    • Pilotage stratégique de la durabilité ;
    • Évaluation des risques ESG ;
    • Outils de reporting conformes à la CSRD ;
    • Accompagnement du changement en interne.
    • Particularité : Certification numérique vérifiable.

« Finance durable : mener une politique à impact » – Formation CSRD & SFDR

Le développement du potentiel grâce à des formations et certifications reconnues d’excellence, telles que celles proposées par l’AMF, AMF Finance Durable, ou Transition Durable@Mines Paris – PSL.

Initiation à la finance durable et aux enjeux ESG

  • Objectif : Acquérir les bases pour comprendre et intégrer les enjeux ESG dans l’analyse et les décisions d’investissement.
  • Public : Tout candidat souhaitant se familiariser avec la finance durable (banquiers, investisseurs, comptables, consultants…).
  • Objectifs/Compétences :
    • Explorer l’ensemble de la finance verte, durable et responsable ;
    • Assimiler les principes clés et les objectifs ESG ;
    • Saisir les enjeux de la communication durable ainsi que les attentes des investisseurs ;
    • Analyser un rapport ou une déclaration de performance extra-financière ;
    • Réaliser une évaluation extra-financière.
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